Ce qu’elle aime avant tout c’est « se promener au port des Callonges ou à Vitrezay avec mon chien, un labrador nommé Monjules. Ce côté sauvage me plaît bien. Je contemple le ciel tous les jours, je suis fascinée par les oiseaux ».
Cette promeneuse solitaire qui rêve, c’est Catherine Tanvier, une ancienne joueuse de tennis professionnelle au palmarès éloquent. Elle a été par exemple plusieurs fois demi-finaliste en double au tournoi de Roland-Garros, quart de finaliste à celui de Wimbledon et à l’Open d’Australie et a gagné 12 titres, essentiellement en double. En simple, elle a été classée 20e mondiale en 1984 et meilleure Française. Autre ligne à son palmarès, et pas des moindres, une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Los Angeles lorsque le tennis était en sport de démonstration.
« DÉTRAQUEMENTS »
Catherine Tanvier a troqué sa raquette de tennis contre une plume pour raconter, pour exorciser même, ses problèmes. Tout d’abord avec « Déclassée » en 2007 puis « Le Tour de ma vie », un roman sorti en 2008 et enfin « Détraquements », sorti en 2013 aux éditions Michalon.
Sous-titré « De la colère à la torpeur », il s’agit du récit de ses dernières années passées sur Nice et de ses démêlés avec une société de crédit à la consommation qui lui prélève indûment des mensualités.
Elle décrit d’une manière incisive, nerveuse, en courts chapitres, la suite de procès (avec une société de crédit, mais également avec Nathalie Tauziat qui l’a attaquée suite à ses propos dans l’affaire de Régis de Camaret), le harcèlement dont elle a été aussi victime et ses états d’âme.
Sans verser dans le larmoyant, elle raconte ce match contre l’adversité qu’elle espère gagner.
Une gestion chaotiqueAprès avoir fait plusieurs fois le tour du monde, dès ses 15 ans, Catherine Tanvier a finalement posé son sac de sport et ses valises dans une maison calme à Saint-Ciers-sur-Gironde en décembre 2010, peu avant Noël. Une installation qui a été pour elle un véritable cadeau.
Catherine a grandi à Oran, en Algérie, de 3 à 10 ans. Mais c’est à Saint-Ciers-de-Gironde qu’elle a pu retrouver un petit côté sauvage qui lui rappelle son enfance. Mais surtout, ici, elle a trouvé la plénitude et la sérénité, sentiments dont elle aura été trop privée durant toutes ces années passées sur la Côte d’Azur. Catherine Tanvier s’était installée en famille à Nice. Un choix stratégique en raison de l’aéroport international, nécessaire à ses voyages de joueuse de tennis professionnel.
Si sa carrière sportive a donc été plutôt glorieuse en termes de résultats, pour ce qu’il en est de l’aspect financier, sa gestion a été plus chaotique, du fait, notamment, de démêlés avec divers organismes financiers. Les dernières années passées à Nice ont été difficiles entre les visites d’huissiers et les harcèlements.
Louis Doyen, un de ses fidèles lecteurs, décide de s’investir pour elle. Il l’aide financièrement le temps qu’elle puisse écrire son troisième livre, « Détraquements », sorti en 2013, et achète une maison à Saint-Ciers-sur-Gironde. Ici, elle aime tout. « J’ai une impression de dépaysement total, de sérénité. Les gens ici ont de l’espace, les rapports sont plein de gentillesse. » Elle a même renoué avec le tennis en allant au club de Braud-et-Saint-Louis.
« Un vrai bonheur »« Le président Xavier Goichon a été formidable comme tout le club qui m’a accueillie de manière chaleureuse. » D’ailleurs, elle forme avec lui une équipe de double invaincue depuis deux ans. « Quand on a vu sa carte de visite, ça a été une grande surprise, explique Xavier Goichon. Je connaissais peu son parcours, j’en avais plus ou moins entendu parler. »
Catherine Tanvier a choisi de s’investir dans le club. « Je la laisse mener sa barque comme elle l’entend. On est bien content qu’elle nous propose ses services. Et en plus humainement c’est un vrai bonheur », poursuit le président.
La joueuse s’occupe des enfants du club. Nathan Grelier fait partie de ceux-là. Il est, pour sa plus grande fierté, en finale d’un tournoi individuel de jeunes de Gironde. « Ce qui m’intéresse, dit-elle, c’est de transmettre, on est des guides, il m’aurait manqué quelque chose. » Elle l’a trouvé en Haute Gironde.